
Contestation de salaire et erreurs liées au bulletin de salaire
- 8 minutes de lecture
- Mise à jour le 2 février 2024
Vous vous interrogez quant au bien fondé d’une contestation de salaire, ou vous avez un doute sur votre bulletin de paie ? Découvez dès maintenant les informations et les conseils de Simulegal dans cet article.
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Sommaire de l’article
Les erreurs liées aux fiches de paie sont fréquentes et variées. Si elles sont la plupart du temps réglées entre l’employeur et le salarié, c’est le Conseil des Prud’hommes qui tranchera la situation litigieuse dans d’autres cas.
La gestion des bulletins de paie en France est un processus crucial mais complexe, sujet à diverses erreurs pouvant entraîner des contestations de salaire. Cet article explore les types d’erreurs courantes sur les fiches de paie et les procédures de contestation disponibles pour les salariés.
Tout d’abord, il est judicieux de se poser la question suivante : un salarié a-t-il le droit de contester sa fiche de paie ?
La réponse est oui !
Un salarié a la possibilité, même après avoir accepté sa fiche de paie, de la contester, de revendiquer des sommes qui n’y figurent pas ou de remettre en cause leur exactitude.
Les erreurs des fiches de paie pouvant mener à une contestation
1) Mauvaise convention collective
L’article R. 3243-1 du Code du travail, le bulletin de paie doit obligatoirement mentionner la convention collective de branche applicable au salarié.
Rappel :
Une convention collective est un accord écrit négocié entre les organisations syndicales représentatives et des employeurs ou groupements d’employeurs.
L’IDCC ou l’identifiant de la convention collective est le numéro qui identifie chaque convention collective.
Elle définit les conditions de travail, les salaires, les congés payés, les droits et obligations des employeurs et des salariés…
L’employeur peut par erreur appliquer une convention collective inappropriée, affectant les conditions de travail du salarié (en l’occurrence, l’employeur applique la bonne convention collective mais mentionne par erreur, une autre convention collective).
En l’absence de preuve d’erreur intentionnelle, le salarié peut revendiquer les avantages de la convention appliquée.
2) Erreur sur l’ancienneté
Une erreur dans la date d’entrée du salarié (la date de début du contrat de travail) peut impacter le calcul de l’ancienneté du salarié ce qui peut avoir des conséquences sur l’obtention de plusieurs avantages.
3) Retenue sur salaire injustifiée
La retenue sur salaire injustifiée en France se réfère à une déduction effectuée par l’employeur sur le salaire du salarié sans justification légale ou contractuelle.
Selon les règles du droit du travail (article L3251-1 et suivant), une retenue sur salaire est uniquement permise dans des cas spécifiques tels que la détérioration volontaire du matériel de l’employeur, l’absence injustifiée, ou un trop-perçu de salaire.
Il est interdit pour un employeur de procéder à une retenue sur salaire à titre de sanction, à moins que le salarié n’ait commis une faute lourde.
4) Cotisations et contributions sociales incorrectes
Les cotisations et contributions sociales sont des sommes déduites du salaire brut.
On dit qu’elles sont “précomptées” sur le salaire brut, c’est-à-dire qu’elles sont retenues avant le versement du salaire.
Le salarié, lui, perçoit à la fin un salaire net.
Les cotisations permettent à ce dernier, une protection sociale (par exemple en cas de maladie, de chômage, retraite…)
C’est à l’employeur de calculer et déclarer ces contributions et cotisations, soit auprès de l’URSSAF (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales) ou auprès de la MSA (La sécurité sociale agricole.
Des erreurs de paramétrage logiciel ou de calcul peuvent entraîner une mauvaise application des taux de cotisations sociale, ou alors il est possible que l’employeur ait omis de comptabiliser les heures supplémentaires ou complémentaires.
5) Non-conformité en cas d’arrêt maladie
Un traitement inadéquat de l’arrêt maladie peut entraîner des erreurs dans l’indemnisation du salarié.
Les erreurs peuvent inclure le calcul incorrect de la rémunération, le nombre d’heures travaillées ou les congés payés.
Les mentions interdites sur la fiche de paie sont les suivantes :
Toute information relative à l’exercice du droit de grève ou une éventuelle représentation des salariés
Dans le cadre de l’activité du représentant du personnel, la nature et le montant de la rémunération doivent figurer non pas sur la fiche de paie, mais sur la fiche annexée à celle-ci.
Les procédures de contestation de salaire
L’erreur sur la fiche de paie en la défaveur du salarié :
Les salariés disposent de diverses options pour contester leur bulletin de paie, mais il y a un délai de prescription à prendre en compte.
Délai de prescription : Les salariés ont jusqu’à trois ans après la remise de leur fiche de paie pour la contester.
- En cas de différends persistants, les salariés peuvent s’adresser au Conseil de Prud’hommes (qui peut être saisi pour régler les conflits individuels entre employeur et salariés liés au contrat de travail) pour une résolution formelle du litige.
- Les employeurs peuvent être soumis à des amendes pour des bulletins de paie non remis ou irréguliers, et les salariés peuvent obtenir des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
L’erreur sur la fiche de paie en la faveur du salarié :
L’employeur dans ce cas là doit réagir au plus vite.
- Si une erreur se rapporte à la convention collective : l’employeur ne peut pas demander le montant perçu en trop par la salarié
- Autre erreur : l’employeur peut demander le remboursement des sommes dans les 3 ans qui suivent la date de l’erreur.
A savoir !
La présentation du bulletin de paie a évolué à partir du 1er juillet 2023, suite à un arrêté du 31 janvier 2023, qui simplifie les modèles en rendant les libellés plus lisibles et hiérarchisés et fait apparaître une nouvelle rubrique « montant net social » qui réduit les risques d’erreur dans les déclarations de ressources tels que la prime d’activité ou le RSA.
L’mportance du recours à un avocat dans un cas de contestation de salaire
Le recours à un avocat est crucial dans une situation de bulletin de salaire erroné et de contestation de salaire, et ce pour plusieurs raisons :
- Tout d’abord, un avocat peut fournir une expertise juridique précise et adaptée au cas spécifique du salarié, notamment en interprétant correctement les lois et réglementations applicables.
- Ensuite, l’avocat peut représenter le salarié devant les tribunaux, notamment le Conseil de Prud’hommes, pour défendre ses droits de manière efficace. Enfin, un avocat peut aider à négocier des accords de conciliation et à rédiger des documents juridiques pertinents, assurant ainsi une meilleure protection des intérêts du salarié.
Dans le cadre d’une contestation de salaire, il est donc essentiel de bien comprendre les procédures et de considérer le recours à un avocat comme un atout majeur pour défendre ses droits et intérêts.
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